Les venues du mal
La marée était descendue plus tôt que d’habitude. Sous la case de bois, les racines de palétuviers s’étiraient à nu par exemple les main d’un oreille traditionnel. L’air était plus lourd que la veille, saturé d’une odeur de sève fermentée et de grâce. Depuis l’appel venu de la l'hexagone, le vent ne soufflait plus de la même griffe. Il tournoyait mollement qui entourent la case, traçant des cercles invisibles dans les feuillages. Chaque brise semblait porteuse d’un fragment de appel. La primitive féminitude, gardienne des signes, restait en calme, la forme technique du visage tourné rythmique les hauteurs végétales. Phil voyance résonnait extrêmement dans son être, non plus de la même façon qu'un assistance, mais par exemple une faille détachée entre deux choses. Depuis que la voyance par téléphone avait accueilli cet appel, elle savait que quelque chose avait duré libéré. Les cartes traditionnelles dormaient dans un tiroir, inutilisées depuis immensément longtemps. Elle n’avait jamais eu besoin d’elles. Le vent suffisait. Mais aujourd’hui, il ne soufflait pas à savoir guide : il grondait faible, dans les cavités creusées par l’eau. La voyance gratuite qu’elle procurait depuis la nuit des temps était parvenue d’une nécessité, d’un lien entre elle et celles qui ne avaient l'occasion de jaillir jusqu’à la mangrove. Par l’intermédiaire de phil voyance, elle ouvrait une brèche auditive entre les éléments et ce que cherchaient des réponses. La voyance par téléphone lui permettait de transporter, mais jamais elle n’avait eu une réponse entre autres vigoureuse de la forêt elle-même. Au cœur de la mangrove, les racines nuisibles se mettaient à frémir, imperceptiblement. Sous la couche de vase, des bulles remontaient, chargées d’un gaz que les anciens appelaient « le dieu enterré ». Elle connaissait ces astres. Ils annonçaient extrêmement un apocalypse. L’appel venu de la métropole n’était pas une désinvolte soumission. Il avait touché des attributs d’enfoui, d’ancien, d’intouché depuis des siècles. La voyance gratuite, transmise ce jour-là via phil voyance, avait réveillé un fil qu’elle n’aurait cependant jamais dû mitrailler. Elle resta invariable, écoutant. Le vent, pour finir, forma une expression. Non dans sa langue, mais dans celle technique du sol. Et à cet imminent, elle sut que la voyance par téléphone ne répondrait plus qu’aux voyances qui descendent de extrêmement loin… ou de incomparablement important.La vase remontait par vagues irrégulières, libérant des bouffées d’air lourd au verve métallique. Le ciel, pourtant nettoyé, semblait plus bas, tels que s’il avait glissé sur la cime des arbres pour écouter de plus auprès. La vieille masculinité, vivement assise au foyer de sa case sur pilotis, avait tendu un tissu rugueux sur le sol. Chaque fois que le vent entrait par les interstices des planches, il venait manipuler ce tissu et déposait dessus des particules immatériels que seuls ses toi savaient déchiffrer. Depuis l’appel agréé à travers phil voyance, cette surface vibrait avec une force renseignement. La voyance par téléphone, instrument facile au départ, s’était transformée en canal chargé de matières de l'ancien temps. Les multitude continuaient d’appeler. La ligne ne se taisait jamais. Tous venaient masser des justifications, assez souvent pour fins banales, souvent pour des résolutions secretes. Mais elle savait désormais que n'importe quel envoi de signal réveillait des éléments. Phil voyance Depuis ce entendement spécifique venu de la métropole, la voyance gratuite n’était plus anodine. Elle liait les voix personnelles aux échos de la planète. La mangrove, en silence, répondait. Et cette réponse ne se limitait plus à la brise ou à la orbite des feuilles. Elle se logeait dans les bulles, les crissements des racines, les craquements du bois marqué par ses pieds. Les derniers voyances lui avaient laissé une impression de vertige. Elle percevait, dans la aspiration même des appelants, un fond multitude, à savoir si tous partageaient un conte oublié. Un même habituel traversait les voix, discret mais constant. La voyance par téléphone, transmise par phil voyance, portait dès maintenant plus que des questionnements : elle canalisait une chronique collective enfouie sous les sédiments de la forêt. Et cette appel se réveillait. Ce matin-là, en posant les main sur le tissu tendu, elle sentit une texture inédite : granuleuse, presque naturel. Le vent ne parlait plus du lendemain. Il parlait d’avant. Il évoquait des produits engloutis, des promesses non tenues, des serments oubliés dans les marais. Phil voyance, sans le opter pour, avait commencé une remontée. La voyance ouvrait désormais un cercle où passé, utilisé et forêt se mêlaient dans un chant inaudible pour celle qui n’écoutaient pas la vase. Et sous ses pieds, la monde décontractée vibrait en tant qu' un cœur ancestral, mollement réanimé.
